La motricité libre consiste à laisser libre cours à tous les mouvements spontanés de l’enfant sans les lui enseigner, l’Ostéopathie accompagne une bonne mobilité globale avant la marche. Ce concept a été créé par la pédiatre hongroise Emmi Pikler.
L’enfant apprend à son propre rythme sans être pressé par les attentes de l’entourage ou la comparaison avec d’autres enfants. Il gagne confiance et estime en lui, adopte de meilleures compétences motrices et une excellente posture future : cela permet un travail musculaire et articulaire global dans tous les plans de l’espace, un travail de la coordination gauche&droite et haut&bas ; ainsi il apprend la sécurité, une meilleure connaissance de son corps et de l’espace qui l’entoure.
En résumé la progression de l’enfant : il se met sur le côté, sur le ventre : retournements, rampe, se déplace à 4 pattes, s’appui pour se redresser, se met debout et marche. La position assise n’est pas nécessaire car c’est une position figée. Il n’est pas nécessaire d’apprendre à marcher à l’enfant. Les enfants marchent entre 9 et 22 mois, le plus important est la qualité de la motricité et l’ordre des étapes (l’âge n’a aucune importance).
Ainsi, avant de marcher, l’enfant passe par différentes étapes de découvertes de son corps, de l’espace, de la verticalité. Chaque étape peut durer quelques jours comme des mois, dépend de chaque enfant.
Découverte de son corps : en position à plat au sol : l’enfant prend conscience des mouvements de son corps qui est son premier « jouet », à travers ses positions horizontales il va apprendre à se déplacer :
- Position sur le dos
- Position sur le côté
- Position sur le ventre
Découverte de l’espace qui l’entoure : ses premiers changements de position : déplacements et mobilisation globale de son corps avec autonomie. Il découvre l’environnement à travers sa motricité.
- Les retournements : donnent le choix d’être sur le dos ou le ventre,
- Les glissements : pivoter et ramper. Ils sont possibles grâce à la mobilisation des épaules et des bras et à l’alternance des appuis ; les glissements sont les premiers déplacements vers l’avant, ils permettent à l’enfant d’aller vers ce qu’il voit, sans le perdre du regard.
- Le 4 pattes : installation puis déplacement ; l’enfant travaille les bras tendus et redresse sa tête : cela lui demande une coordination et une dissociation de ses membres. Il travaille globalement sa musculature et son équilibre sur 4 points d’appui.
Découverte de la verticalité :
- La position assise : son installation puis son maintien autonome, puis la sortie de cette position,
- Les positions à genoux : installation à partir du plat ventre ou du quatre pattes, à genoux assis sur les talons, à genoux dressé (travail de l’extension des hanches comme pour être debout).
- La position debout : utilise le 4 pattes puis la position « chevalier servant » (transfert appui genou pour appui sur autre pied jusqu’à la position debout) ; debout : équilibre et transfert des appuis.
La montée sur pointes des pieds permet le travail de l’impulsion,
- L’escalade : bien pour apprendre à marcher. La montée et la descente des escaliers à 4 pattes grâce à la coordination. Le franchissement d’obstacle à 4 pattes. Le travail aussi de la dissociation, de la protection (jeu de rentrer ou sortir d’une caisse), grimper sur une hauteur et en redescendre (canapé), ces escalades sont une préparation à la marche.
- La marche : d’abord les déplacements vers le côté : en latéral (ex : le long table basse). Puis demi-tour, puis debout : déplacement sur le côté avec support vertical (ex : appui le long d’un mur).
- L’enjambement : placement des mains, coordination haut et bas du corps, transfert des appuis (ex : monter sur voiturette pour se déplacer)
- Le déplacement vers l’avant : nécessaire d’abord de savoir se mettre debout seul ; pousser un support qui roule ;
- Se tenir debout seul sans appui : s’il tombe il aura le réflexe de se protéger mains en 4 pattes puis il se remet debout.
Quelques conseils pour accompagner bébé :
- Mimer les retournements pendant les changements de couches (poser le sur le ventre puis retourner le pour le changer puis remettez le sur le ventre avant de le reprendre aux bras ; interactions avec le bébé, enroulements, découverte des pieds ;
- Éviter les gestes qui encourage bébé à s’asseoir, l’encourager plutôt à se retourner
- Le portage en écharpe très intéressant sur les premières semaines. Il ne remplace pas le portage à bras : important aussi dans différentes positions et côtés ;
- Durant les moments d’éveil : installer le bébé à plat en variant position : dos, coté, ventre ; sur le ventre d’un adulte, sur le bras d’un adulte, sur les genoux d’un adulte, sur un tapis… Ces instants sont courts et répétés ; ne jamais les laisser dans une position inconfortable pour eux ;
- Pendant le bain : liberté de mouvement : bain libre,
- Leur sommeil : sur le dos. Laisser la liberté de mouvement pendant qu’il dort ; vérifier les positions de tête (changement de côté etc.) ; éviter de les faire dormir dans un transat ou un cosy car ils empêchent les mouvements spontanés ;
Quelques erreurs à éviter :
- Ne pas poser un bébé assis « dès qu’il tient son dos ». Il doit pouvoir se déplacer et s’en sortir (le plus important n’est pas de savoir s’installer assis mais de savoir en sortir). Mais il peut être assis dans bras ou chaise haute. Si l’enfant est posé assis sans savoir s’y mettre par lui-même : il est bloqué et risque de se déplacer sur les fesses.
- Éviter de le faire pousser sur les jambes (debout) même si c’est lui qui le veut ;
- Éviter de le poser debout (devant table basse etc) il doit arriver debout par lui-même à partir du sol ;
- On n’apprend pas au bébé à marcher en le tenant par les deux mains au-dessus de la tête. En effet, cela empêche ses réflexes d’équilibration. Ne pas trop lui donner l’habitude de le tenir par une main (empêche transfert appuis). Ne pas l’encourager à venir vers soi (il risque de se lâcher trop tôt, va courir après son centre de gravité et risque de basculer vers avant)
- Les chaussures ou chaussons sont inutiles dans la maison. Effectivement, ils freinent la liberté de mouvements et le travail musculaire des pieds ainsi que le travail de l’équilibre (proprioception)… L’idéal : pieds nus (meilleure expérience sensorielle) ou chaussettes antidérapantes ;
- En extérieur : chaussures de marche (gammes premiers pas)
- Le cosy : que pour la voiture et le déplacement (bloque complètement le bébé)
- Le transat : temps court d’éveil, pas pour dormir ;
- Toutes les aides à la position assise bloquent l’enfant donc sont déconseillées pour les moments d’éveil & sommeil ;
- Le youpala : empêche l’alternance des appuis, entraîne l’absence d’ancrage au sol. De plus, l’enfant ne sollicite pas ses membres supérieurs : mauvaise appréhension de l’espace. Cela peut entrainer une marche sur pointe de pieds (et risque de déformation des pieds si préexistante), l’enfant risque de partir en arrière : chute et traumatisme crânien, il n’apprend pas à se protéger,
- Peu/pas d’écran avant 3 ans « quand l’écran s’allume, le bébé s’éteint »
Aide & Prévention ostéopathique :
Durant son développement, l’enfant doit faire face à toutes les agressions extérieures et les traumatismes de chutes qui lui arrivent. L’ostéopathie va l’accompagner dans sa croissance pour éviter au maximum que des tensions ne s’installent. Chaque évolution motrice ou difficultés d’acquisition doit amener à nous consulter.
Quelques exemples en vrac de motif de consultation ostéopathique concernant la mobilité globale de votre enfant :
- Manque de tonus, ne tient pas sa tête après 2 mois,
- Bébé tout le temps crispé, tendu,
- Ne se retourne que dans un sens,
- Mobilise plus un côté de ses membres que l’autre,
- Se déplace assis,
- Se déplace en 3 pattes : une jambe tendue par ex, au lieu 4 pattes
- Commence à se mettre debout sans s’être déplacé à l’horizontal,
- Se déplace sur les pointes de pieds,
- S’assoit genoux à l’intérieur,
- Différence d’ouverture de pieds depuis plus de 7/10jours,
- Boiterie…
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